La reconstitution du drame des procès de sorcellerie à Triora entre 1587 et 1588 met en évidence la figure de la femme. Dans le parcours humain, la femme est la Terre, elle est le parent, elle est la Mère totale initiale. Ici, au contact d’une Nature non corrompue, on comprend. Et nous allons au-delà, dans le temps, dans l’espace.
Des cultures anciennes aux figures féminines dominantes de l’Antiquité, habillées de mystère. Hécate, Isis, Diane / Artémis. Le stryx du monde romain précède la « sorcière » près de nous. La figure féminine est déformée, regardée avec suspicion, à un niveau populaire et au-delà. Les caractéristiques de l’âme féminine sont mal comprises. Ils sont là, ces morts suspectes, la série interminable d’enfants qui meurent sans raison apparente.
Aujourd’hui, la science apporte des réponses, mais il fut un temps où les réponses pouvaient/devaient être différentes. Beaucoup, même ici à Triora, pouvaient connaître les arts magiques et l’alchimie, mais les accusations ont atteint ceux qui ne pouvaient peut-être pas se défendre. Des femmes, et quelques hommes excentriques. La figure lugubre du Diable, du mal absolu, de ses transformations, de la sexualité non joyeuse : l’impossible rendu possible, comme voler la nuit. Même un simple balai sur une porte à Triora est un souvenir.
En entrant dans la maison, il peut donc y avoir un miroir devant vous, contre les sorcières : la sorcière a peur d’elle-même. Le saviez-vous ?